Plitique , Etat de droit et democratie en Tunisiie
Articles du Reveil Tunisien du 13 10 2004
Published on October 13, 2004 By Yahyaoui Mokhtar In Politics
Arrestation, enlèvement puis libération de Moncef Marzouki : Ben Ali tremble

mercredi 13 octobre 2004, par Antekrista

S'apprêtant à quitter la Tunisie pour se rendre à la réunion du C.R.L.D.H.T qui se déroule le 16 octobre à Paris, le Dr Moncef Marzouki, président du CPR, a été arrêté et enlevé à l'aéroport Tunis-Carthage. Il a été relâché quelques heures plutard après avoir subi un interrogatoire.

Ben Ali se serait-il lancé dans une contre campagne électorale ? Non, le gouvernement actuel est cependant coincé. S'il n'arrête pas le Dr Marzouki et que ce dernier jouisse de sa liberté sur le territoire tunisien sans être importuné, le régime aura subit une défaite. S'il arrête comme il l'a fait, le Dr Marzouki, les sites tunisiens cyberdissidents, les moteurs de recherche et quelques médias vont se relayer la nouvelle, il se discrédite. Le choix de cette dernière alternative révèle à quel point Ben Ali est assuré du soutien passif des médias étranger, et à quel point nous devons compter sur nous même pour se débarrasser de lui. Mais dans les deux cas le malaise de Ben Ali et de son gouvernement sont manifestes, et d'une manère ou d'une autre l'information finit par attérir chez les Tunisiens.

Revenons à cette arrestation, l'opération ressemble plus à un kidnapping comme ceux orchestrés par les FARC en Colombie qu'à une arrestation politique en bonne et due forme. Les sbires du général Ben Ali et leurs méthodes tiennent plus du banditisme que du fin stratège politique pour désarçonner quelques opposants inoffensifs dans un pays tenu d'une main de fer, et ou la répression et la domination de la dictature ne laissent filtrer aucun réel discours pluraliste.

De toute évidence le régime est en état de panique, le retour de Moncef Marzouki est un message fort, c'est un défi lancé par un intellectuel d'envergure à un vulgaire président-policier. Si Marzouki ne peut se déplacer qu'accompagné d'une dizaine de policiers en civil, c'est que le régime tremble devant cet homme qui pourrait par son courage ouvrir les sentiers du courage. Comment Moncef Marzouki, qui est privé de couverture médiatique en Tunisie et qui est en exil en France peut-il faire une différence sur le vote ? Il n'en fera pas, mais le régime Ben Ali sent les vibrations sous pression de la cocotte sociale, les débordements pourraient survenir à n'importe quel moment. Les actes de bravoure comme ceux du Dr Marzouki aidant, les Tunisiens pourraient se mettre à ne plus craindre le gouvernement et à se rendre compte du pouvoir de la masse face à une poignée de cerbères aussi virulents qu'ils puissent être.

l'affolement du régime est palpable, la désorganisation et l'absence totale d'une stratégie politique aussi, l'unique cautèle de Ben Ali est la violence, et l'intimidation. Mais malheureusement pour lui, dans l'état actuel des choses, une arrestation-kidnapping du Dr Matzouki, et une libération dans les heures qui suivent ne peuvent que décrédibiliser le régime de plus belle. Ben Ali s'enfonce dans les sables mouvants de sa bêtise et de celle de ses conseillers qui sont des monuments de médiocrité politique.

Ben Ali étant assuré de son 99,xx % de votes, s'ennuie de ne pas pouvoir se lancer dans une vraie campagne électorale, il a alors decidé de se lancer dans sa propre contre-campagne, il fait le travail de l'opposition, et ça c'est le comble du cynisme !


Ces élections présidentielles, c'est du cinema.

mercredi 13 octobre 2004, par Malek Limam

Le monde est au courant de la situation politique étouffante en Tunisie, Le clan Benaliste a pris toutes ses précautions pour que ZABA soit réélu.

Hélas, la dictature régnera encore en Tunisie, Zaba gagnera à 99,99% des suffrages avec des voix inexistantes comme ceux des morts, des handicapés mentaux, les agriculteurs analphabètes qui sont obligés de donner leurs voix sinon, ils seront considérés comme des traîtres, et alors le (Mr.OMDA) confisquera leurs terres et les (HARAS) nos gendarmes les tortureront et les Juges ripoux RCDistes les condamneront, à combien d'années svp... ?

Ca dépend de... ? ?
ainsi naturellement, d'autres citoyens qui n'ont jamais été convaincus de cette politique de colonisation anarchique qui a démarré avec le royaume de Tunisie par le BEY, puis le roi Bourguiba (Président à vie), mais attention le pire encore c'est le Royaume benalo-Trabelsiste qui avait depuis 17 ans instauré une dictature policière raffinée, masquée, mafieuse, qui est identique et pire que la ex-République Démocratique Allemande (ex.DDR ou RDA).

Zaba est totalement sous le commandement et le haut patronnage de l'oncle SAM et notre ami Chirac qui disait ( tu bouffes, tu t'habilles et tu fermes ta gueule) et d'autres pays à l'ombre qui le soutiennent à cause bien entendu de leurs intérêts.
Ces Tunisiens nombreux à peu près (30%) n'avaient jamais voté auparavant pour qui que ce soit, comme ma modeste personne.

Alors cher compatriotes... ! comment peut obtenir, notre ZABA 99,99 % des suffrages. Les soi-disant 99%... sont seulement les voix des RCDistes tunisiens inscrits et munis de la carte de membre RCDiste, c'est seulement eux qui sont compter parmi une population de 10.000.000 d'habitants.

Par contre, tout tunisien qui n'est pas du Parti Communiste Destourien ou RCDistes, c'est la même chose, n'est pas considéré comme benaliste.

Les autres candidats sont utilisés à titre publicitaire, pour que les occidentaux disent : ooohhh...La Tunisie, ooohhhlala ... elle est vraiment démo-cra-tique. C'est super, notre ami ben ali est réélu, vive nos intérêts et à bas l'opinion public tunisienne, la liberté de la presse et d'opinion et les ONG...

L'oncle SAM encourage Zaba avec des sommes d'argents énormes et de l'arsenal policier et militaire pour l'utiliser contre son propre peuple, et pas mal d'autres pays... pour qu'il ferme sa gueule, ses yeux, et terrorise et réprime son peuple et vendre l'honneur de la Tunisie à bas prix, le pire encore c'est surtout le conflit israelo-Palestinien et celui de l'Iraq c'est la aussi que zaba doit vraiment être sourd et aveugle.

Le monde arabe n'a plus d'honneur à cause des exemples comme Zaba... Un jour, Le peuple Tunisiens aura seul son mot à dire, et donnera l'exemple a beaucoup d'autres pays frères et arabes pour qu'ils se débarrassent une fois pour toutes des mauvaises graines qui cherchent que le pouvoir et la richesse par n'importe quel prix, qui abusent de la pureté et la confiance d'un peuple qui cherche la liberté proprement dit.

Le mal sera vaincu , mais à quel prix...peu importe combien de temps cela va durer. Le boycott des élections 2004 devra scandaliser tous les médias du monde entier avec des faits, preuves pour que justice soit faite pour ce qui est la vrai personnalité de notre fameux Zaba qui avait dit en 1987 :

Il n'y aura plus de présidence à vie, je suis pour la démocratie et la Liberté, le multipartisme, ONG...etc…
Bla...Bla...Bla...
Et alors : A qui devrons nous faire confiance..... ? C'est là ma question ?

Etat des lieux

mercredi 13 octobre 2004, par Farah Turki

Après tant de déjections, de mugissements, de bruits et de sons il n'y a toujours pas l'ombre d'un espoir. Les Tunisiens qui voudraient changer les choses se sentent coincés. Coincés entre un régime qui tient des dossiers sur chacun de nous avec un indice de danger politique qu'il vaut mieux ne pas franchir,

coincés par nos concitoyens en qui nous ne pouvons pas avoir confiance, parmi lesquels on trouve beaucoup de vendus, des gens apparemment sans ambitions qui pourraient pourtant vous poignarder dans le dos...

et coincés par l'opposition qui est aussi pourrie de gauche à droite que ce régime en son centre. Une opposition de maffieux, même s'ils paraissent photogéniques comme ça, une opposition de reconvertis, de recyclés et surtout de paralysés de partout sauf de la bouche et des doigts.

Coincés par manque d'alternatives, c'est comme si Ben Ali avait créé tout notre environnement à son image à moins que la Tunisie ne l'ai "chié" à son image malpropre.

Partout où on se retourne, force est de constater qu'on est cernés par les "cons". En chaque Tunisien un lâche actif s'éveille chaque matin, quelqu'un que ça ne dérange pas de savoir ce qui arrive à ses semblables humains du fait même de sa reluctance à résister passivement, une résistance au moindre coût, ni spectaculaire, ni exceptionelle... juste dans ses moyens.
Les vrais sincères sont isolés et noyés dans la masse des faussaires. Si vous n'êtes pas sales, on vous pissera dessus pour ensuite exhiber vos tâches aux autres, et dire : voilà, il est un des nôtres...

Dans tout ça, il reste le calcul pragmatique, en tant qu'individus, nous pouvons encore nous en tirer et vivre une vie décente... à quoi bon se plonger dans la meule de fumier pour chercher, très bien cachée, la perle rare qui illuminera l'âme de la nation ?
Peu décideront de sacrifier un bout de leur singularité et de leur vie pour une collectivité qui participera autant que ses ennemis désignés à sa propre mutilation. Une collectivité qui n'hésiterait pas à crucifier celui-la même qui se bat pour elle, pour être réconfortée dans sa sécurité fragile tenue en équilibre à coup de matraques. De quoi décourager les plus convaincus, parfois, je vous jure !

Mais par un drôle de jeu du sort, nous sommes plus attachés à la Tunisie qu'à la République Tchèque, étrangement, c'est comme si la chair enchainée devait toujours avoir un pieu planté quelque part, pour tourner comme des damnés autour de notre constellation natale.

Faudrait-il changer l'homme ? Il n'a jamais changé ni avec les religions ni avec les idéologies, comment donc changerait-il aujourd'hui ?

On pense qu'en Europe, les préférences de régime des peuples ont changé avec le développement et la révolution industrielle. Nous faudra-t-il un équivalent ? Faut-il attendre que le régime en développant le pays creuse sa propre tombe ? Qu'on en arrive à une telle exigence de qualité du climat politico-social qu'on ne pourra plus se permettre la dictature.
Vous le voyez, ces thèses d'universitaires, de chercheurs, nous déshumanisent... dans tous les cas, on ne bougerait qu'à cause de l'incitation produite par nos moyens matériels de vie ... ou alors par fanatisme mais là encore, c'est aussi une question d'argent pour chacun d'entre nous. Explications.

C'est en filigrane une théorie du règne des médiocres... des incompétents incapables de faire et créer leur destin...
Il n'y a ni dieu ni homme, nous ne serions que des automates évolués réagissant à des stimulus qui lorsqu'ils sont forts, provoquent un comportement révolutionnaire. Un esprit de système nous dépasse, comme un écosystème, nous sommes des plantes réglées par une horloge biologique que nous laissons aller à fâner puis à germer et pousser, et ainsi de suite... prisonniers de notre nature.

Mais alors cela n'explique pas le fanatisme ! Qu'il soit islamiste ou nationaliste, ce fanatisme peut être vu comme une révolution désirée grâce à une idée, un idéal et non pas pour la croissance de notre fiche de paie. Pfff, même pas !

Lorsque la société des automates generation X0 se sent incapable de grandir plus dans le type de régime qui est le sien... elle le rejette. Les révolutions s'accompagnent toujours d'une nouvelle morale, d'une nouvelle religion (même si elle garde l'ancien nom), de nouveaux idéaux, d'un nouvel idéal-type d'homme. Voyez, du féodalisme au capitalisme, nous passions du seigneur propriétaire terrien aux bourgeois propriétaires d'entreprises, la morale devenait ce qu'on appelle "libérale" parce qu'il était nécessaire d'avoir une mobilité sociale que la précédente morale ne pouvait se permettre de cautionner, dans le féodalisme, à l'époque chacun avait une place qu'il ne devait jamais quitter. La religion avait donc du s'adapter aux nouvelles normes de l'activité humaine sous peine d'être considérée comme une entrave - en réalité la religion a toujours été complice du courant majoritaire - , et l'homme idéal-type troquait son chateau et ses armées pour un complet veston et un compte en banque bien gras.

Donc ces automates X0, ceux d'avant révolution, veulent le changement même s'ils n'en ont pas conscience mais sont incapables de le concrétiser parce que l'ancien régime tient encore... or, résultat : la cocotte est sous pression ! Et cette pression exagérée est le fanatisme... le fanatisme n'est donc à l'origine ni un idéalisme ni un réel désir de créer un homme nouveau, c'est un produit de notre nature qui arrive en situation de blocage.Les idées qu'il contient sont purement opportunistes même si des idiots sont prêts à mourir pour elles, ils ne se rendent même pas compte que l'important ce n'est pas leur Allah ou leur Jeanne, l'important c'est de réorganiser le pouvoir par dessus leur tête et en se servant d'eux.

C'est pour créer l'automate X1 qui à son tour donnera naissance à X2, puis X2 à X3, etc. En X1 ils ne deviendront pas des citoyens de l'univers, juste de leur pays. Ils restent sujets de la nature, qui les manipulera encore, à moins qu'à X5 l'exigeance de qualité soit telle qu'on deviendrait enfin des êtres humains.

Aujourd'hui notre opposition est incapable de se rendre compte qu'il faut passer du Tunisien X0 au Tunisien X1, parce qu'elle n'est pas sincèrement démocrate.

Elle veut le pouvoir avec des sujets X0, rien dans son discours n'incite à passer à X1. La démagogie de ses sprinters, le mensonge qu'ils entretiennent sur la vision du Tunisien et tout leur savoir faire à nous maintenir dans notre merde en témoigne. Pire encore, elle dénonce comme le régime les prototypes X1 qui sont déjà apparus, elle en a peur, elle craint pour les privilèges après lesquels elle court. Elle et Ben ali, c'est Louis XVI contre Louis XV.

Et puis, sans Ben Ali, nous aurions eu un autre autocrate qui est un des membres de l'opposition actuelle tandis que ce même Ben Ali serait un opposant qui défendrait les droits des prisonniers d'opinion... Un vrai bordel politique.

L'édito de la semaine

« Non à Ben Ali... Boycottons ensemble ! » : Appel à contribution
par Rédaction de reveiltunisien.org

ReveilTunisien.org - Nawaat.org
A l'occasion de la mascarade électorale du 24 octobre 2004, les équipes de Réveil Tunisien et de Nawaat s'associent pour la parution d'un numéro spécial sous le thème :
« Non à Ben Ali... Boycottons ensemble ! »

La parution simultanée de ce numéro aura lieu le jeudi 21 octobre 2004 sur les deux sites. Tou(te)s les ami(e)s de la cause démocratique tunisienne sont invité(e)s à y participer par leurs contributions, quelle qu'en soit la forme : articles, images, clips, cartoons, flash, etc.

N'hésitez pas à exprimer votre sentiment sur la situation actuelle de la Tunisie, vos idées, vos suggestions, votre vison de l'avenir et les alternatives que vous entrevoyez. Les résultats du 24 octobre sont d'ores et déjà acquis, cependant la vie - nos vies - ne vont pas s'arrêter pour autant. Le temps a toujours joué contre les tyrans et l'Histoire a toujours été du coté des luttes pour la liberté.

Tou(te)s les ami(e)s qui désirent contribuer à ce numéro spécial peuvent envoyer leurs contributions soit à la rédaction du site de Nawaat, soit à celle de RéveilTunisien, soit aux deux rédactions (en sachant que dans les trois cas, elles seront publiées sur les deux sites).

Pour des raisons d'ordre pratique, le dernier délai pour la réception des contributions est fixé au mercredi 20 octobre 2004 à 12h. Merci d'avance à tous les contributeurs (trices).

La rédaction de Nawaat
contact@nawaat.org
La rédaction de Réveil Tunisien
contact@reveiltunisien.org


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Extraits traduits de l'entretien de T. Laabidi avec A. Zouari
mercredi 13 octobre 2004, par Antekrista

Tahar Laabidi :

Abdallah Zouari est journaliste et un des membres fondateurs d'Ennahdha, c'est un Tunisien parmi ceux qui ont passé leurs vies à errer de prison en prison et de cellule en cellule, un résident permanent des prisons tunisiennes. Emprisonné pendant de longues années pendant la période bourguibienne, son calvaire s'est prolongé avec l'arrivée de Ben Ali au pouvoir, en purgeant une interminable peine. Quand celle-ci fut achevée, A. Zouari a été incarcéré de nouveau pour n'être remis en liberté que dernièrement, une liberté qui demeure fragile, partielle et surveillée.

C'est un homme qui a été privé de sa famille, et dont les enfants, qui sont aujourd'hui des adultes universitaires n'ont connu durant leur enfance que des formules affligeantes, "papa est à la prison de Borj Erroumi", "papa a été transféré à la prison 9 Avril", "papa a été transféré au bagne d'Elhouareb", "papa a été torturé", "papa est en quarantaine", "papa est dans le cachot" ... et toutes sortes d'expressions gorgées de douleur et de manque d'une enfance volée.

Abdallah Zouari :

Le dossier des prisoniers politiques

"La question des prisonniers politiques est une question de responsabilité historique et morale devant la société civile et toute conscience éveillée, c'est le dossier des tunisiens de tout acabit. La réalité des prisonniers et leurs drames quotidiens ont dépassé depuis de longues années, les murs des prisons pour atteindre le coeur de presque toutes les familles tunisiennes."
Conditions carcérales pré- et post- 7 novembre 1987

"Laissez- moi vous dire avec beaucoup d'amertume, que la différence entre les deux étapes, ou plus précisément entre la prison avant le "changement" et la prison après le "changement", est énorme, il n'y a pas de place à la comparaison. Avant l'arrivée de Ben Ali au pouvoir, il subsistait encore du respect envers les droits du prisonnier. Les prisonniers politiques disposaient notamment de quelques privilèges, comme les visites directes avec la famille durant près d'une heure sans le séparateur en fer, la circulation libre des journaux que l'administration carcérale achetait elle-même et les soins médicaux prodigués qui étaient encore de qualité relativement acceptable, il arrivait même que des détenus puissent continuer leurs études en prison. L'ère du changement s'est abattu sur les prisons tunisiennes comme une catastrophe humanitaire, ce qui vous parvient comme échos de ce milieu n'est que la pointe de l'iceberg de la réalité carcérale en Tunisie. La destruction psychologique et physique sont sans pareil, l'humanité des prisonniers est totalement anéantie, les humiliations et la mortification sont assidues et interminables, les conditions de vie sont mauvaises et dégradantes au plus haut niveau ce qui a permis a toutes les maladies courantes et inconnues de se propager d'une façon alarmante. Parmi les maladies les plus répandues à cause des ustensiles en ivoire, le cancer du sang et autres fléaux chroniques et fatales en l'absence de soins. La différence entre les deux étapes est ainsi claire, alors que la première comporte un semblant de politique, la situation actuelle, elle, n'est régie que par un esprit policier, dénuée de toute considération politique, morale ou humanitaire."

L'état d'esprit des prisonniers

"Sincèrement, malgré l'oppression assidue, le moral reste a flot. Les prisonniers ont la profonde conviction qu'ils sont incarcérés pour une noble cause, et non pour des personnes. La résistance et la patience ne peuvent être ébranlées par la torture."

OMERTA par Nejib OMAR

mercredi 13 octobre 2004, par Rédaction de reveiltunisien.org

TUNISIE : Entre Omerta et Opposition théatre : les "beaux jours" à venir de la dictature.
Il n'est pas dans mon intention de guerroyer contre quiconque, ni de provoquer quiconque par cet intitulé un tantinet dérangeant.
OMERTA est en effet le maître mot en Tunisie depuis 1991, avec une légère « éclaircie » dans l'avant « 11 septembre », suivie d'un retour à la case départ depuis…

OMERTA est la seule explication adéquate au formidable DECALAGE entre la barbarie et l'ignominie dont sont victimes les prisonniers d'opinion d'ENNAHDHA baptisés pour cela « les morts vivants » d'une part, et d'autre part la « maigreur » des initiatives prises en leur faveur et leur caractère éphémère… Comment expliquer autrement ce manque de mobilisation ou de sincérité voire des deux à la fois au moins chez quelques uns ? ? ?
OMERTA passive… et pire encore ; OMERTA active.

Comment expliquer sinon qu'à chaque fois que se présente en Tunisie une occasion pour dévoiler au grand jour cette inqualifiable tragédie, « on » s'empresse à élever un épais voile de fumée pour la cacher en attirant « les lumières » sur des « problèmes » de gravité insignifiante comparé à la mort lente programmée des prisonniers politiques.
Remarquons en passant que ses « lumières » sont peu enclines par ailleurs à éclairer cette tragédie… omerta oblige.
Je me sens obligé de rappeler le sommet de 5+5, la visite de Chirac… etc ...

La même chose est entrain de se passer à l'occasion des prochaines élections. C'est à se demander si le même maestro n'en a pas marre de nous servir la même partition, ou s'il est conscient que de toute façon il joue son rôle dans la comédie…
COMEDIE. Le mot est lâché et nous nous approchons de comprendre le pourquoi de cette loi de l'OMERTA passive et active qui sévit dans notre malheureuse Tunisie accablée.

Les dictatures ont pris l'habitude d'orner leurs cours par des « oppositions de décor » dont la fonction est connue et bien dévoilée et ne trompe personne. En Tunisie, nous avons une opposition « décor » et une innovation spéciale et spécifique que j'appellerais opposition « théâtre ». Cette deuxième catégorie d'opposition est dirigée par des maestros qui distribuent les rôles et changent les chaises entre deux scènes. Les maestros ne sont pas tant des hommes ou des femmes, que des semblants d'idées hideuses et dangereuses infectées par le virus du « sida » de la prétendue élite : l'éradication, et ses corollaires la peur d'un hypothétique libre choix des « indigènes » et l'autosuffisance hautaine et méprisante de détenir l'esprit des lumières, et l'aveugle prétention d'y conduire le peuple sous la menace du bâton, de la torture et du viol collectif…

Pour l'opposition de théâtre, le maître mot est de tout faire de l'intérieur du régime et de l'extérieur pour que la dictature perdure tant que le danger d'un « libre choix » non conforme à ses désirs existera… c'est-à-dire jusqu'à la fin des temps.
Jusqu'à quand des gens qui exhortent le régime à agresser les femmes dans les rue de la Tunisie endeuillée auront-ils ou plus exactement -elles- l'audace de s'afficher à coté des gens de bonne conscience et de bonne conduite ? ? ?

Jusqu'à quand des gens qui ne lèvent pas le petit doigt pour défendre des femmes divorcées de force de leur maris emprisonnés et empêchées sous la menace d'annuler ce divorce, viendront ils ou elles se gargariser de slogans et de principes qu'ils et elles se font une foi de bafouer ? ? ?

Jusqu'à quand les honnêtes gens se laisseront ils ainsi mener en bateaux par des prétendus repentis de collaboration qui renouvellent sans cesse leur forfait ? ? ?

Qu'avons-nous à perdre si -une fois pour toute- nous appelons un chat un chat ? ? ?

Entre des éradicateurs jouant la comédie des chaises musicales et l'opposition sérieuse, aux idées et aux idéologies multiples, mais indemne du virus de la haine et unie dans le rejet de la dictature, le clivage doit être clair, net et bien défini. C'est l'avenir de notre pays qui en dépend, et c'est là la seule façon d'en finir avec l'OMERTA, étape nécessaire pour en finir avec cette tragédie qui n'a que trop duré.

Nejib OMAR Paris le 10 octobre 2004.



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